74. Ce que j'aime, C'est d(e) la crème; C(e) que j(e) ha-ï, C'est d(e) la bouillie; De tout mon cœur, C'est un(e) p(e)tit(e) fille De ma grandeur. Recueillie par Suzanne Massicotte, à Montréal, en 1917. 75. Marie avait un p(e) tit mouton tout blanc; Partout où elle allait, il la suivait tout l(e) temps. Récitée par Orianna Vaudrain; apprise d'Antoinette Martin, à Valleyfield, vers 1914. (Réminiscence ou traduction de la chansonnette anglaise: Mary had a little lamb . . .) 76. La comèt(e), la comèt(e) va venir; Nous allons tous mourir. Ça s(e)ra trist(e) pas pour rire! Récitée par Jean Massicotte; apprise à Montréal, en 1910, lors du passage de la comète Halley. 77. C'est la bonn(e) femm(e) Saint-Antoine, En faisant son savon, S'est brûlé la bedaine Sur le bord de son chaudron. Entendue par L.-H. Cantin, à Montréal, en 1918. 78. Habitant, Chien blanc; Chien jaune; L'amoureux, Chien bleu! Texte de O.-M.-H. Lapalice, qui l'a entendue à Saint-Aimé (Richelieu), vers 1875. As-tu vu passer un p(e)tit chien pas d(e) queue? 1 1 Texte de Emile Miller,qui l'a entendue, à Saint-Placide (Deux-Montagnes), vers 1898. 81. J(e) te bénis, j(e) te consacre, J(e) te coupe en quatre,2 J(e) te fourr(e) dans mon sac! Récitée par Suzanne Massicotte; apprise à Montréal, en 1916. 1 A Ottawa, on dit: "L'as-tu vu passer, c(e)t amoureux, queue d(e) bœu(f).—C.-M. B. 2 Ou "je te fends en quatre." 82. (Réplique:) C'est aujourd'hui la Saint-Laurent: Qui quitt(e) sa plac(e) la r(e)prend. Texte de Emile Miller; recueilli à Saint-Placide (Deux-Montagnes), vers 1898. Formulettes facétieuses dialoguées. C'était une palett(e) de chocolat qui s'en allait à Rome. Pour chercher des p(e) tits enfants et les jeter à la rivière. Ne fais pas c(e)la! Le bon Dieu vous punira. Trois p(e) tits ang(es) du paradis Sont bleus, blancs, roug(es), les couleurs de Jésus-Christ. Recueillie à Montréal, en juin 1917, par Suzanne Massicotte. 81. Il est midi! Qui l'a dit? · C'est la souris. Quoi ell(e) fait? · De la dentelle. Pour qui? Pour les d(e) moiselles. Comment ell(e) la vend? Trois quarts de cent! Récitée par Mme V.-F. de Repentigny; apprise à Saint-Stanislas-de-Kostka (Beauharnois), vers 1872. Récitée par Joseph Rousselle, qui l'apprit de sa grand'mère, à Saint-Denis (Kamouraska), vers 1877. 1 M. A. Canel, Blason populaire de la Normandie, 1859, vol. II, p. 118, cite une formulette à peu près semblable, et il en explique l'origine comme suit: "Saint Lambert était un évêque belge qui, ayant quitté deux fois son siège, y eut deux fois un successeur." Entendue à Montréal par Suzanne Massicotte, vers 1906. (Gagnon, Chants populaires, lère édit., p. X, en cite une version légèrement différente.) Récitée par Mme V.-F. de Repentigny; apprise vers 1872, à Saint-Stanislas-de-Kostka (Beauharnois). 88. Proverbes et dictons. Cheminée qui boucane, Femme qui chicane, Le diable dans la cabane. Entendue à Sainte-Genevière-de-Batiscan, vers 1884. Apprise par Mme E.-Z. Massicotte, aux Trois-Rivières, vers 1879. 90. Le temps est dur, Les rats mang(ent) la couverture. Apprise par Arsène Jarry, cordonnier, à l'île Bizard (Jacques-Cartier), de son père, vers 92. Ventre de son, Gorg(e) de pigeon, Menton fourchu, Bouche d'argent, Nez cancan, Joue bouillie, Joue rôtie, Petit œil Grot œil, Sourcillon, Sourcillette, Cogne, cogne la mailloche.1 Récitée par Mme E.-Z. Massicotte; apprise aux Trois-Rivières, vers 1878. 93. La randonnée de Minette. Ma mère avait donné à Minette ma roulette. J(e) m'en vas trouver Minette Pour ravoir ma roulette. Minette me dit qu'a n(e) me donn(e)rait pas ma roulette sans lait. La vache me dit qu'a n(e) me donn(e)rait pas de lait sans foin. J(e) m'en vas trouver 1(e) faucheur pour avoir du foin. L(e) faucheur me dit qu' i n(e) me donn(e)rait pas d(e) foin sans lard. J(e) m'en vas trouver la truie pour avoir du lard. La truie me dit qu'a n(e) me donn(e)rait pas d(e) lard sans glands. J(e) m'en vas trouver le chêne pour avoir des glands. Le chêne me dit qu'i n(e) me donn(e)rait pas d(e) glands sans vent La mer me n'a venté, Le chêne me n'a glanté, La truie me n'a larré, L(e) faucheur me n'a fauché, La vache me n'a laité, Et Minette m'a rendu ma roulette. Apprise par Joseph Rousselle, de sa grand'mère, à Saint-Denis (Kamouraska), vers 1877. 94. Formulettes pieuses ou magiques. Mouille, mouille, paradis! Cette formule et la suivante ont été apprises par Mme E.-Z. Massicotte, aux Trois-Rivières, vers 1878. 95. Petit oiseau chéri, Va dire à mes amis, Que j(e) suis enfermé ici, Par mes ennemis. Entendue à Montréal, par Suzanne Massicotte, en 1917. 1 On dit aussi "la caboche." 96. Mon p(e)tit Jésus, que vous êt(es) aimable De la saucisse et du boudin! Récitée par Yvonne Lalonde, Montréal, 1917. 97. Ange de Dieu qui a été commis Pour nous garder d(e) nos ennemis, Si bonne oir Que l'ennemi je puiss(e) voir! Qu'en bon état je puiss(e) finir ma vie, Afin qu'ensemblement Nous puissions voir Dieu éternellement. Récitée, de même que les deux suivantes, par Mémére Bleue (Julie Desrosiers), à Lanoraie, en 1874, et recueillie par Sœur E. . . .1 98. 99. Sainte Madeleine, La quarantaine, Passe par un chemin; rencontre trois dames. - D'où venez-vous, mesdames? — J(e) viens du salut. Avez-vous vu mon petit fils Jésus? Oui, je l'ai vu, Les pieds pendants, les mains clouées, (Ceux qui diront c(e)tte oraison-là Trois fois, soir et matin, Verront jamais les flammes de l'enfer.) Sainte Barbe, sainte Claire, sainte Fleur, Vous tous qui portez la croix de notr(e) Seigneur! Jamais le tonnerre tombera. II DEVINETTES. Les devinettes les plus en vogue, ici, se divisent en deux groupes: 1° celles qui se posent tellement vite que l'auditeur n'entend qu'une suite de sons bizarres, sans aucun sens apparent; 2° celles qui sont des "définitions ou descriptions d'une chose ou de ses qualités, mais en termes ambigus qui font appel à la perspicacité du devineur." 1 Julie Desrosiers, veuve Rondeau, demeurait à l'hospice des Sœurs de la Providence à Lanoraie, où on la surnommait Mémére Bleue. Elle avait alors de 75 à 80 ans. Illettrée, elle avait appris, dans sa jeunesse, ces oraisons d'une voisine. |