3. LA FEMME AVARE ET LE CRUCIFIX.1 C'est à la port d'un ca-ba-ret, at ar-re-té un hom-me Très bien fait. D'mande un morceau de pain,- thon-neur de la Vier-ge, qu'il mou rait de faim. La dam lui répond à l'ins-tant:-Oh! va-ten, mi--sé rable; Oh! je njai pas de pain. Va---ter ail--leurs pour gru ger Oh! le pain que j'a--che--te, il m'en coûte as-sez. 1. C'est à la port(e) d'un cabaret; | at arrêté un homme 2. La dam(e) lui répond [à] l'instant: |-Oh! va-t'en, misérable! Oh! le pain que j'achète, | il m'en coûte assez. · Madam(e), vous en avez, du blé, | à cueillir, cette année, Sera dix sous la livre, | l'année qui vient. 4. La jeune dam(e) s'est écriée: | Oh! venez, tout le monde! 5. Le lendemain avant-midi, | croyant trouver un homme, 6. Il faut avertir l'archevêque, pour emporter à l'église Partout dans la ville, | avec dévoti-on. 1 Ballade chantée par Jos. Rousselle (Montréal, ci-devant de Kamouraska), qui l'apprit de sa mère, en 1888. (Phonog. 1121.) d=94 4. LE NOUVEAU-NÉ NOYÉ PAR SA MÈRE.1 www Trois jeu--nes fill' s'en vont aux champs Trois jeun garçons s'en re---ve Refrain nant. Mais la plus jeune a---vait un en--fant. -Je suis jeu--- at--ten-dant re-ten--tir les bois, Je suis jeune et jo-lie. 1. Trois 'eunes fill(es) s'en vont aux champs, La plus jeune avait un enfant. Refrain. -Je suis jeune, en [en] tendant retentir les bois; 2. La plus jeune avait un enfant. (bis) 3. L'env(e)loppa dans un mouchoir blanc; (bis) 4. Dedans la mer ell(e) 1['a jeté]. (bis) 5. Mais l'enfant s'est mis à [parler]: (bis) 7. Mais, mon enfant, qui te l'a dit? (bis) Ah! cé-tait un. — ri-che marchand, qu'était bien trist dans son val- lon. -Mais par un 1 Chantée par V.-F. de Repentigny; apprise de Mme Didier de Repentigny, en 1917, à Montréal. (Phonog. 1182.) Le texte dit "pleurer." Le chanteur, V.-F. de Repentigny (Montréal), apprit cette ballade, en 1917, de Adéliane Girard (Montréal). Cette dernière la tient de sa mère (aussi de Montréal, et agée de 68 ans), qui l'apprit dans sa jeunesse. (Phonog. 953.) jour, le diable ap-pa-rut: -Marchand,marchand, mais qu'as-tu donc? Mais par un jaw, le diab'" lui ap--pa-rut: -Marchand,mar-chand, mais qu'as--tu donc? I. Ah! c'était un riche marchand, | qu(i) était bien trist(e) dans son vallon. Mais, par un jour, | le diabl(e) lui apparut. 2. 3. Marchand, marchand, | mais qu'as-tu donc?1 - Il n'y a pas encore deux ans, | ah! que ma femme est décédée. Auparavant, j'étais riche marchand; Mais à présent, il y a du changement. Marchand, marchand, (ne) démont (e)-toi pas! | Tu as encor un(e) jolie fille. Si tu voulais me la donner, De l'argent je te donnerai. 4. Le beau marchand s'en fut alors | trouver sa fill(e) dans sa chambrette. Ma fille, il faudrait s'habiller; En promenade il faut aller. 5. La jeune fill(e) s'est habillée. | Mais a fallu fair(e) sa prière. - Bonn(e) sainte Vierg (e), | conservez-moi! Mèr(e) de Jésus, préservez-moi! 6. Dans leur chemin, ils fir(ent) rencontre d'une jolie petit (e) chapelle. Arrêtez, mon père, arrêtez! 7. La jeune fill(e) s'est endormie, | à l'image de la saint (e) Vierge. 8. Tant loin que l(e) diabl(e) la voit venir, | il se déchire, il se lamente. - Marchand, marchand, | tu m'as trompé! Tu n'as pas ta fille avec toé. 9. La sainte Vierg(e) s'est avancée. Retire-toi, méchant disciple! Car tu croyais, dans ton esprit, D'avoir l'enfant de mon fils. 1 Dans chaque couplet, le premier vers se répète; les deux derniers se bissent. É--cou-tex, bra-ve jeu---nes---se! Vous en ---ten--drez,en pas-sant, Un fer от a-voir sous le ciel Un crim' plus hor-ri-ble à Dieu? 1. Ecoutez, brave jeunesse! | vous entendrez, en passant, Un fermier épouvantable | lançant des cris abominables. Oh! peut-on voir sous les ci[eux] Un crim(e) plus horrible à Dieu! Un di-... 2. Un dimanche, avant la messe, | il s'en va dedans son champ. Il jurait, il blasphémait: - Jésus-Christ! la sainte Vierge! Il fait des injure(s) à Dieu, Qui vous dressent les cheveux. 3. Par ici passait un prêtre qui revenait de prêcher. 4. 5.. - Je ne crois ni Dieu ni diable! | - répondit le scélérat. Je vois qu'il (n'y) en n'a pas, | [puisque] je n(e) ramass (e) point d'avoine. Et ni orge, ni bestien, Pour nourrir tous mes bestiaux. | 2 il a pris son pistolet; Droitement il a tiré | au Flambeau qui nous éclaire, En disant: Dieu souverain, 6. Ce malheureux hérétique | a été puni sur-le-champ. D(e)vant l(e) prêtre et les religieux, son corps en a pris la forme Comme un véritable chien, La tête comme un chrétien. 7. Ne murmurez pas, mes frères, | contre le Dieu tout-puissant. Tout vient [de] sa sainte main, | la pluie et la sécheresse, L'abondance et la cherté. Il [ne] faut pas murmurer. 1 Complainte chantée par Jos. Rousselle (Montréal), qui l'apprit de sa mère. Celle-ci, à son tour, l'avait reçue de sa mère, Dame Jos. Martin (Saint-Denis, Kamouraska), vers 1857. (Phonog. 1136.) Le chanteur commençait ce couplet par le premier vers du suivant. 7. LE MEURTRIER ET LE CAPITAINE.1 Le jour de l's--cen--sion, Ce malheurax garçon Dré le ma-tin par_ tit de la mai--son.. Sen va comme un glou--ton, Sans en ten--dre la mes -----se. Sen va comme un glou--ton Seni--vrerde bois son. Et quand il eut bien bu, Bien bu, bien en--i--vrẻ, Te, I. 2. Sans tar--der un ins--tant, Pour cher-cher de lar-gent: Le jour de l'Ascension, Ce malheureux garçon, Dré le matin, sortit de la maison. S'en va comme un glouton, Sans entendre la messe, | s'en va, comme un glouton, Et quand il eut bien bu, [Quand il fut] enivré, Cassa les verres de ce maudit métier. Alors s'en est allé Au logis de son père, | sans tarder un instant, Pour chercher de l'argent. 1 Complainte chantée par Jos. Rousselle (de Montréal; ci-devant de Kamouraska), qui l'apprit de sa mère, en 1888. (Phonog. 1105.) Une version moins longue fut recueillie, en 1916, aux Eboulements, de Mme Jean Bouchard (Collection Barbeau). L'air ressemble à celui-ci. |