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raison du monde avec un théâtre, un des morceaux de poésie les plus célèbres dans la littérature anglaise.

LE DUC.

«< (1) Ce vaste théâtre de l'univers offre de plus tristes spectacles que cette scène où nous jouons notre rôle.

JACQUES.

que

des

Oui, le monde entier est un théâtre, et tous les mortels, hommes et femmes, ne sont autre chose acteurs. Ils ont leurs entrées et leurs sorties. Un homme, dans le cours de sa vie, joue différents rôles, et les actes de la pièce sont les sept âges. Dans le premier, c'est l'enfant, vagissant, bavant sur le sein de sa nourrice. Ensuite l'écolier, toujours en pleurs, le visage frais comme le matin, qui, son petit sac à la main, rampe, comme le limaçon, lentement et à contre cœur, jusqu' 'à l'école. Puis vient le jeune homme amoureux, qui sou

DUKE.

(1) This wide and universal theatre

Presents more woful pageants than the scene
Wherein we play in.

JAQUES.

All the world's a stage,

And all the men and women merely players:
They have their exits, and their entrances;
And one man in his time plays many parts,
His acts being seven ages. At first, the infant,
Mewling and puking in the nurse's arms;

And then, the whining school-boy, with his satchel,
And shining morning face, creeping like snail
Unwillingly to school: And then, the lover;

Sighing like furnace, with a woful ballad

pire comme une fournaise, et chante une ballade plaintive qu'il a faite pour les yeux de sa maîtresse. Bientôt le soldat, prodigue de jurements étranges, et le menton barbu comme le léopard, jaloux sur le point d'honneur, emporté, toujours prêt à se quereller, cherche la gloire, cette frêle bulle d'air, jusque dans la bouche du canon. Après lui, c'est le juge, au ventre arrondi, garni d'un bon chapon; l'œil sévère, la barbe taillée d'une manière imposante, il abonde en vieilles sentences, en maximes vulgaires; et c'est ainsi qu'il joue son rôle. Le sixième âge offre un maigre pantalon en pantoufles, avec des lunettes sur le nez et des poches sur le côté. Les bas bien conservés de sa jeunesse se trouvent maintenant mille fois trop vastes pour sa jambe rétrécie; sa voix, jadis forte et mâle, aiguisée en fausset d'enfant, ne fait plus

Made to his mistress' eye-brow: then, a soldier ;
Full of strange oaths, and bearded like the pard,
Jealous in honour, sudden and quick in quarrel;
Seeking the bubble reputation

Even in the cannon's mouth : and then, the justice;
In fair round belly, vith good capon lin❜d,
With eyes severe, and beard of formal cut,

Full of wise saws and modern instances,
And so he plays his part: The sixth age shifts
Into the lean and slipper'd pantaloon;
With spectacles on nose, and pouch on side;
His youthful hose well sav'd, a world too wide.
For his shrunk shank; and his big manly voice,
Turning again toward childish treble, pipes,
And whistles in his sound: Last scene of all,
That ends this strange eventful history,
Is second childishness, and mere oblivion;
Sans teeth, sans eyes, sans taste, sans every thing.

que siffler d'un ton aigre et grêle. Enfin, le septième et dernier âge vient finir son histoire pleine d'étranges événements; seconde enfance, état d'oubli profond, où l'homme se trouve sans dents, sans yeux, sans goût, sans rien. >>

Orlando reparaît enfin avec Adam. Le duc les fait asseoir à table. Il apprend qu'Orlando est le fils du chevalier Rowland, jadis son ami, et l'invite à venir dans la grotte prochaine lui conter ses aventures.

ACTE TROISIÈME.

SCÈNE PREMIÈRE.

Le palais de Frédéric.

Frédéric interroge Olivier sur le lieu où s'est réfugié son frère, et lui ordonne de le lui livrer, sous peine de perdre tous ses biens.

OLIVIER.

(2) Oh! Si votre altesse pouvait lire dans mon cœur! Jamais je n'aimai mon frère de ma vie.

FRÉDÉRIC.

Tu n'en es qu'un plus grand scélérat. »

OLIVIER.

(2) O, that your highness knew my heart in this!

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Trait admirable, sur-tout dans la bouche d'un usurpateur qui a détrôné son frère !

SCÈNE SECONDE.

La forêt des Ardennes.

Orlando grave le nom de Rosalinde sur tous les arbres.

Touchstone et Corin s'entretiennent ensuite, et le bouffon veut prouver au berger qu'il sera damné pour n'avoir pas été à la cour.

SCÈNE TROISIÈME.

Rosalinde et Célie trouvent par-tout des écrits à la louange de Rosalinde. Célie apprend à sa cousine qu'elle a vu Orlando dans la forêt.

Orlando et le misanthrope Jacques arrivent, en s'escarmouchant à coups d'épigrammes.

Après le départ de Jacques, Rosalinde et Célie se laissent voir à Orlando, mais sous leur déguisement. Cette scène, entièrement fausse, consiste en plaisanteries sur la passion d'Orlando, à qui Rosalinde, sous son habit de cavalier, promet de le guérir de son amour, s'il veut l'appeler du nom de celle qu'il aime, et lui venir faire sa cour comme à une maîtresse. Orlando accepte cette extravagante proposition.

SCÈNE QUATRIÈME.

Le bouffon Touchstone courtise une paysanne niaise et laide, nommée Audrey; il a prévenu un prêtre de

venir dans la forêt, pour l'y marier. Il est probable que, dans le rôle du prêtre, sir Olivier Martext (gâtetexte), Shakspeare a voulu railler le rigorisme des puritains. En effet, Martext fait une difficulté sur une bagatelle; il refuse de procéder à la cérémonie, parce qu'il ne se trouve personne pour présenter la femme. Le malin Jacques, qui était caché, se montre, et offre de présenter la femme lui-même. Puis ensuite il se ravise, et reproche à Touchstone de se faire marier par un prêtre si sot et si ignorant. Touchstone a de la peine à goûter ses raisons.

«< (3) J'ai dans l'idée,

dit-il en lui-même,

qu'il me vaudrait mieux être marié par lui plutôt que par un autre ; car il ne me paraît pas en état de me bien marier; et, n'étant pas bien marié, ce sera une bonne excuse pour moi dans la suite, pour laisser là ma femme. »> Cependant le fou finit par céder aux remontrances du philosophe, et renonce à se faire marier par prêtre Martext.

SCÈNE CINQUIÈME.

le

Rosalinde, qui attend Orlando, se désespère de sa lenteur. Célie redouble son chagrin en lui inspirant quelque défiance de la fidélité de son amant.

(3) I am not in the mind but I were better to be married of him, than of another : for he is not like to marry me well; and not being well married, it will be a good excuse for me hereafter to leave wife.

my

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