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forêt de Windsor, et à Ford d'achever cette nuit

même la défaite de mistriss Ford.

SCÈNE SECONDE.

Le parc de Windsor.

Page donne les instructions nécessaires à Sender, pour qu'il enlève sa fille.

SCÈNE TROISIÈME.

Rue de Windsor.

Mistriss Page en fait autant, de son côté, avec Caïus.

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Évans dispose les lutins et les farfadets dans le parc de Windsor.

SCÈNE CINQUIÈME.

Falstaff arrive au rendez-vous, où il trouve mistriss Ford et mistriss Page; mais, au moment où il leur offre le partage de son cœur et de sa personne, un grand bruit se fait entendre, les deux bourgeoises feignent de se sauver, et la fantasmagorie, dirigée par Évans et Quickly, vient assaillir le pauvre chevalier, qui se dit en lui-même, en voyant la mauvaise étoile qui préside à ses rendez-vous galants :

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(8) Je pense que le diable ne veut pas me voir damné, de peur que l'huile contenue dans ma personne

(8) I think, the devil will not have me damned, lest the oil

ne mette le feu à l'enfer. Autrement il ne me traverserait de la sorte. »

pas

Les farfadets, pour éprouver si Falstaff est pur ou impur, lui font toucher du feu avec le bout du doigt. Si le patient est chaste, la flamme doit rebrousser en arrière sans qu'il sente aucune douleur. On pense bien que sir Jean ne sort pas victorieux de cette épreuve, et les esprits, pour le punir de son impureté, le lutinent

de mille manières.

Enfin, les deux bourgeoises et leurs maris viennent mettre un terme à son supplice; Falstaff supporte avec un héroïsme chevaleresque les brocards dont il est l'objet, et, pour le consoler de ses mésaventures, Ford lui laisse l'argent qu'il lui avait donné sous le nom de M. Brook.

Cependant Slender et Caïus arrivent chacun, l'un après l'autre ; ils n'ont enlevé que des mystificateurs: c'est Fenton qui a conduit Anne à l'église, et qui la ramène femme à ses parents, dont il obtient le consentement d'assez bonne grâce.

Cette comédie est prodigieuse pour l'époque. On ne saurait dire combien on y trouve de germes d'idées comiques, qui tous ont été développés par des auteurs qui peut-être ne connaissaient pas la pièce de Shakspeare. Il en est un pourtant qui me paraît avoir dû nécessairement la connaître ; c'est Molière.

Une telle assertion paraîtra sans doute paradoxale.

that is in me should set hell on fire; he would never else cross me thus.

Il est facile de l'appuyer par une supposition des plus vraisemblables.

On sait avec quel soin Molière recueillait de tous les côtés ce qui pouvait lui servir pour ses comédies. Boileau lui fournissait des noms tirés du grec; le comte de Soyecourt, des termes de chasse; un médecin, qu'il n'employait jamais que dans l'intérêt de ses plaisanteries, le langage des membres de la faculté. Je citerais mille preuves de ce talent de fureter partout, d'être sans cesse à l'affût des idées comiques, d'en extraire, pour ainsi dire, de toutes personnes et de toutes circonstances.

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Il est donc probable que, la France étant remplie d'Anglais émigrés à la suite de Charles II, dans le temps où se formait le talent de Molière, et où, par quelques essais plus ou moins informes, mais toujours comiques, il préludait aux chefs-d'œuvre qui l'ont immortalisé, quelque compatriote de Shakspeare aura révélé à notre Ménandre une grande partie des beautés du Plaute et du Sophocle de l'Angleterre.

En effet, sans parler de plusieurs traits, de plusieurs idées qui paraissent avoir inspiré Molière pour d'autres ouvrages, comment ne pas reconnaître un rapport merveilleux d'intrigue dans les Joyeuses Bourgeoises et l'École des Femmes; comment ne pas retrouver dans Quickly l'idée de Frosine, dans le déguisement de Falstaff en femme, celui de M. de Pourceaugnac ; comment sur-tout méconnaître l'imitation de la scène du précepteur et de l'enfant, dans la comtesse d'Escarbagnas?

Le triple enlèvement semble avoir aussi une grande conformité avec le dénouement du Bal, jolie petite pièce de Regnard.

Cette comédie paraît avoir été composée en 1602.

NOTES.

(A) Voici les expressions que Michel Cervantes met lui-même dans la bouche de ceux qui le pressaient de continuer son livre :

<< Vengan mas Quixotadas, embista don Quixote, y hable Sancho Pança, y sea lo que fuere, que con esso nos contentamos. »

De nouvelles don Quichotteries; que don Quichotte combatte, et que Sancho Pança parle ; n'importe comment: cela nous suffira.

(B) On prétend que Shakspeare, dans le personnage de Shallow instrumentant contre Falstaff pour le larcin de son gibier, a voulu ridiculiser la mémoire de ce sir Thomas Lucy, qui l'avait poursuivi autrefois pour un délit semblable; et quelques plaisanteries, jetées au commencement de la scène, sembleraient fortifier cette conjecture.

LE

MARCHAND DE VENISE.

(MERCHANT OF Venice.)

ACTE PREMIER.

SCÈNE PREMIÈRE.

Venise. Une rue.

Un riche marchand de Venise, Antonio, s'entretient avec ses amis, qui lui reprochent sa mélancolie continuelle dont il ne peut se rendre raison à luimême; car, lorsqu'on lui demande si sa tristesse est un effet de l'inquiétude que lui causent ses nombreux bâtiments et ses précieuses marchandises exposées sur la mer, il proteste que sa fortune n'entre pour rien dans ses chagrins, puisque ses espérances ne sont pas aventurées sur une seule chance, ni réunies dans un même lieu.

Cette disposition que Shakspeare donne à Antonio est un coup de l'art. Elle produit l'effet toujours théâtral d'un pressentiment; elle met d'avance le caractère du marchand en harmonie avec la situation où il doit se trouver; enfin, elle sert à nous introduire naturellement dans l'exposition, à faire dire à Antonio combien il est tranquille sur l'état de sa fortune, et se croit à l'abri des hasards; précaution importante pour atténuer ce qu'il y aurait de dérai

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